Encelade, La Vie ?

Encelade, La Vie pour de bon ?

Un article de Igor Otto (étude en cours de rédaction d'après des notes et recherches depuis 2014)
[Encelade, La Vie ?]
Dernière mise à jour : 25 Octobre 2017


Encelade : Ĕ = 1 - (détails), voir article
 " Étude prospective de mode de formulation de recherche de vie dans le cosmos " sur ce blog.

Selon les définitions détaillées des facteurs de l'Émergence de la vie : inventaire de conditions vitales citées sur ce blog, il apparaît que Ĕ = 1, et s'appuyant sur ce calcul par la formulation Ĕ comme les observations disponibles, il est probable que des formes de vie peuplent Encelade.


La lune glacée Encelade, 504 km de diamètre.
La lune glacée de Saturne : Encelade, 504 km de diamètre, vue de Cassini - © NASA/JPL

Selon une partie de la communauté scientifique, l'étude de cette lune a de fortes chances de permettre de découvrir une forme de vie ou des phylums intéressants. Depuis janvier 2005, les annonces et les preuves de la potentielle présence de Vie s'accumulent sur Encelade.

Aux origines de la vie
 Phylums terrestres - Aux origines de la vie - (fr.slideshare.net)

Encelade a tous les requis à l'émergence de la vie et une particularité : son pôle SUD compte plus de 100 geysers gigantesques qui expulsent de l'eau liquide jusque dans l'espace, et avec, la possibilité de vie... Les trois ingrédients de la vie de base selon les mesures (chaleur, eau, molécules organiques) seraient donc bien présents sur Encelade comme d'autres Lunes de notre Système planétaire.

Selon les images provenant de la sonde Cassini, Encelade est recouvert d'une couche aux reflets bleutés, caractéristique de la neige d'eau fraîche. Cette "neige" serait seulement épaisse d'une centaine de mètres à certains endroits, ce qui indique qu'il neige sur Encelade depuis au moins 100 millions d'années. Les geysers, et la source de chaleur souterraine qui les alimente, seraient donc actifs depuis très longtemps, comme plusieurs milliards d'années.

Vue d'artiste de créatures

Vue d'artiste de créatures
Diverses vues d'artiste de phylums extraterrestres sous-marins.
Vue d'artiste de fonds marins sur des lunes à océan profond comme Encelade ou Ganymède.

Le bombardement météoritique qui est très ancien dans tout le système solaire est aussi une abondante source de carbone complémentaire dans des milieux quelconques (exemple : Micrométéorites de l’antarctique sur Terre) et donc avec l’apport de carbone de celles-ci, la théorie de la panspermie n'est pas loin ...

Il est possible qu'Encelade ait fait l’objet comme la Lune d'une période de bombardement très intense il y a 3,5 à 4 milliards d'années sans compter les effets d'un martèlement de la surface encore plus intense durant le Grand bombardement tardif (période théorique de l'histoire du système solaire approximativement il y a 4,1 à 3,9 milliards d'années, pendant laquelle se serait produit des impacts météoriques ou cométaires sur les planètes telluriques de façon très importants) ..

Le bombardement météoritique est aussi source d’acides aminés, et ainsi plus de 70 acides aminés dont 8 protéiques sur les 20 qui sont connus d'origine extraterrestre sur terre puisque trouvés dans de nombreuses météorites, exemple : la Météorite de Murchison.

Cette météorite dite deMurchison (Australie) contenait des dizaines d'acides aminés, éléments indispensables à la vie telle qu'on la connaît sur Terre
La météorite de Murchison, venue heurter la Terre le 28 septembre 1969 à 10 h 58 heure locale, près du village de Murchison, dans l'état de Victoria (Australie), à une centaine de kilomètres au nord de Melbourne, sur une étendue d'environ 13 km2, plus de 100 kg de fragments sont retrouvés, dont le plus gros atteint 7 kg et contenait de nombreux acides aminés, éléments indispensables à la vie telle qu'on la connaît sur Terre.
 © Basilicofresco, Wikipédia, cc by sa 3.0

Dans l’espace, 141 molécules ont été découvertes dont le méthane : CH₄, l'alcool éthylique : C₂H₅OH, du formol (CH2O) ou l'acide acétique : CH₃COOH comme dans la Nébuleuse de l’Aigle (M16) et des acides aminés comme sur la comète "Tchouri", 67P/Churyumov-Gerasimenko, (ESA, 2004-2016) tel de la glycine, mesuré au cours de la mission Rosetta du CNES [et aussi précédemment détecté par la sonde américaine Stardust (NASA, 1999-2011, et la première à avoir ramenée sur terre des particules d'une comète) dans le panache de la comète Wild 2], ainsi que du phosphore, un composant essentiel de l'ADN et moult composés organiques y ont été détectés. Étant la sixième comète visitée par des missions et sur laquelle est découvert des composés organiques dont certains obligatoire et nécessaire à la vie, il semble bien logique de penser que les briques de la vie sont communes dans le milieu spatial.

Tchouri_1708 - La comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko photographiée par la caméra NAVCAM de Rosetta, a priori plus ancienne que notre Système solaire (8,5 milliards d'années !) (© ESA/Rosetta/Navcam)
Les scientifiques s'interrogent sur le rôle que les comètes ont pu jouer dans l'apparition de la vie sur Terre vu l'incroyable production de molécules cométaires obtenues par évaporation directe à partir du noyau ou par évaporation de molécules parentales suivies de leurs interactions avec le rayonnement solaire et un âge supérieur à 8,5 milliards d'années ...

Chaque acide aminé est constitué d'une fonction amine (NH2), d'une fonction acide carboxylique (COOH-) et d'une chaîne latérale (R) variable.

Structure d'un acide aminé, CHON. Wikipédia, cc by sa 3.0

Les acides aminés sont des molécules qui entrent dans la composition des protéines et vitales pour le bon fonctionnement de tout métabolisme vivant. Ces liaisons sont appelées peptidiques. Il existe une centaine d'acides aminés, mais seuls 22 sont codés par le génome des organismes vivants dont 4 composent l'ADN. Chaque acide aminé confère à la protéine des propriétés chimiques spécifiques, et l'ordre d'assemblage lui donne une fonction bien précise tant en 2D que 3D et peuvent se replier.

D'un point de vue exobiologique, des échanges ioniques indispensables et variés sont en donc en jeu entre la roche et l'eau liquide conforme à l'existence de formes de vie possibles selon nos connaissances. On ignore encore s'il y a tous les composants nécessaire mais à ce jour, un grand nombre sont disponible et peuvent être réunis pour que la vie existe sur Encelade. En tout cas, il y a bien des réactions d'oxydo-réductions et redox en action là-bas ! Ce satellite est l'un des quatre seuls objets du Système solaire (avec le satellite de Jupiter, Io, celui de Neptune, Triton, et bien sûr la Terre) sur lesquels des éruptions ou des éjections de matière ont pu être directement observées.

Encelade tourne autour de Saturne (Saturne a 62 lunes connues, dont 53 avec des noms formels ; en outre, il y a des dizaines de centaines d'objets assimilables à des mini-lunes avec des diamètres variants de 40 à 500 mètres dans les anneaux de Saturne, et qui ne sont pas considérées comme de véritables lunes) au sein de l'anneau le plus externe et le plus ténu de tous, appelé anneau E ; cet anneau serait alimenté en permanence en particules par les « éruptions volcaniques » actuelles (ou récentes) d'Encelade que l'on pourrait aussi aller étudier. De plus, les formidables forces de marées comme des flux de plasma issus de l'action gravitationnelle de la géante voisine Saturne forment un apport d'énergie énorme, et, un argument géophysique favorable à l’hypothèse de présence de vie sous formes de créatures diverses et peut-être pas si étrange sur cette lune comme d'autres autour de certaines planètes solaires et subséquemment dans d'autres système stellaires et exolunes...

Encelade champs magnétique
Enceladus_Atmosphere_(Artist's_Concept)_PIA06430_fr.jpg ‎- Wikipédia

Il faut donc aussi analyser ses voisines au sein de l'anneau E, soit trois satellites majeurs internes de Saturne qui y orbitent, en compagnie des trois petites lunes du groupe des Alcyonides, à savoir :
  • Mimas, avec un diamètre de 396 km, qui est la plus petite des quatre (en incluant Encelade). Elle est de forme ovoïde, légèrement aplatie au niveau des pôles et renflée au niveau de l'équateur. La face avant de Mimas est marquée par un large cratère de 130 kilomètres de diamètre, nommé "cratère Herschel". Sa surface est dominée par la présence de cratères d'impacts, et ne présente pas de trace d'activité géologique.
  • Téthys, avec 1 066 km de diamètre, est la 5e plus grande lune de Saturne (et la deuxième des lunes internes). Sa surface est caractérisée par la présence d'une gigantesque faille, Ithaca Chasma, qui barre une partie de sa surface, et du cratère Odyssée, d'un diamètre de 400 km. Ithaca Chasma est presque concentrique avec le cratère Odyssée, et ces deux formations géologiques pourraient être liées. Téthys n'a pas d'activité géologique visible. La majorité de sa surface est fortement cratérisée, et l'hémisphère opposé à Odyssée présente une surface plus jeune. La densité de Téthys (0,97 g/cm3) est inférieure à celle de l'eau, ce qui indique que la lune est composée majoritairement de glace, avec une faible proportion de roches.
  • Dioné, qui est similaire très à Rhéa, avec ses 1 123 km de diamètre, est lee 4e plus grand satellite de Saturne et la plus grande des lunes internes. La majorité de sa surface est couverte de cratères d'impact, mais fait apparaître des filaments qui correspondent à des falaises de glace de quelques centaines de mètres de hauteur, ce qui indiquerait une activité géologique dans le passé ou persistante. Les mesures de Cassini montrent aussi que Dioné est une source de plasma dans la magnétosphère de Saturne, ce qui indique qu'il pourrait toujours être géologiquement actif, à une échelle probablement moins importante qu'Encelade et a aussi un océan de sous-surface sous sa coque de glace ! Ainsi l'océan de Dioné existe probablement depuis la naissance de l'astre et constituerai une zone stable depuis longtemps avec une possible habitabilité propice au développement de la vie a un stade au minimum microbien .... D'autant qu'il est aussi en contact direct avec les roches du noyau comme Encelade ou Ganymède (voir les articles sur ce blog), or "les interactions roches-eau offrent à la fois des nutriments essentiels et de l'énergie, deux ingrédients essentiels à la vie" souligne Attilio Rivoldini, un des auteurs de l'étude publiée dans les Geophysical Research Letters.
Et, Encelade selon les termes de Ĕ, toutes les conditions propices à la vie sont réunies. (Voir article " Étude prospective de mode de formulation de recherche de vie dans le cosmos " sur ce blog.) 
 Note : Il est peut-être spéculatif encore à ce jour d'utiliser le modèle Ĕ mais c'est un outil qui peux être dès à présent utile et devrai bientôt être validé par les données diverses collectées.

La NASA étudie depuis 2012, des missions comme : LIFE ( Life Investigation For Enceladus, pdf descriptif de la mission, EN) de Peter TSOU a priori pas retenue ou la mission Enceladus Life Finder qui a été proposée en 2015 pour le financement de la Mission Discovery Mission, un des programmes d'exploration de la NASA.

Description de la sonde LIFE
Conception finale de LIFE (Life Investigation For Enceladus)



Modéle de collecteur par aérosol utilisé pour la mission Stardust
Collecteur spatial d'échantillons par aérogel - © NASA
La conception finale de LIFE (Life Investigation For Enceladus) en 2015 comporte un module de retour d'échantillon hérité de la sonde japonaise Haybusa (trad : Faucon pèlerin, qui a atteint l’astéroïde Itokawa en 2005, la capsule contenant les échantillons est rentrée à faible distance de la Terre le 13 juin 2010. Cette capsule, qui a la forme d'une soucoupe, mesurait 40 cm de diamètre et 25 cm de hauteur pour une masse d'environ 17 kg. L'extrémité orientée vers l'avant durant la rentrée atmosphérique était recouverte d'un bouclier thermique ablatif de 3 cm d'épaisseur pour protéger son contenu de la chaleur, près de 3 000 °C, générée par sa vitesse de rentrée et le réceptacle contenait 1543 particules, dont la taille était comprise entre 3 et 40 micromètres) et équipé d'un générateur thermoélectrique à radio-isotope multi-mission (MMRTG en anglais, pour Multi-Mission Radioisotope Thermoelectric Generator)


Si l'une d'entre elle est sélectionnée, une date de préparation du lancement au 31 décembre 2021 peut être encore possible. Le projet est d'aller collecter l'eau/les particules éjectés dans l'espace avec une sonde équipée d'une batterie de collecteurs et des instruments de mesures d'analyse in situ, dans l'espace, pour vérifier la nature des éléments sur place avant de chercher à se poser, la vitesse de libération à la surface d'Encelade est d'environ 865 km/h soit 0,241 km/s, ce qui ne pose pas trop de problème mais sonder la glace, très profonde, est en revanche hors de nos moyens actuels, et cela avec une mission d'étude plus importante encore car a priori, la science est sans preuves probantes directes de la réalité d'une vie locale. Toutefois comme une analyse plus précise et très poussée des composés rejetés par ces sources hydrothermales est nécessaire, il faudra à tout prix ramener les échantillons récupérés sur Terre. La sonde n'aurait qu'à se positionner au niveau du pôle SUD pour recueillir des prélèvements d'eau dans l'espace, et grâce à ses instruments incorporés tenter de mesurer, classifier, inventorier, relever toutes particules et informations pour la recherche de vie sur Encelade puis revenir sur Terre afin que des scientifiques puissent étudier encore mieux les preuves directes moissonnées ....

 Pôle Sud d’Encelade vu de Cassini - © NASA/JPL

Les images brutes des geysers d'eau et du survol d'Encelade sont ici : https://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=4759

En comparaison avec la Terre, les micro-organismes des sources hydrothermales du célèbre Parc National Yellowstone dans le Wyoming tirent la plus grande part de leur énergie de l'hydrogène, et non du soufre comme on le pensait. Des recherches conduites sur plusieurs années ont menées une équipe de l'Université du Colorado à Boulder à cette conclusion. Les chercheurs ont d'abord étudié la composition phylogénétique de populations microbiennes vivant dans les sources d'eau chaude de Yellowstone à plus de 70°C. Les analyses moléculaires ont montrées que la majorité de la biomasse de ces systèmes est composée d'organismes utilisant l'oxydation de l'hydrogène pour s'approvisionner en énergie.

Enfin, des modèles thermodynamiques, (l'étude de l'énergie) générés par ordinateur ont achevés d'esquisser le portrait d'un écosystème extrémophile fondé sur un fonctionnement métabolique lié à l'hydrogène, et ce malgré une forte teneur en soufre. (sources : http://www.futura-sciences.com/sante/actualites/vie-microorganismes-yellowstone-preferent-hydrogene-soufre-5454/)

La NASA a déjà annoncée la découverte de nombreux types de molécules dont de l'hydrogène sur Encelade à sa surface, grâce à un bref survol de la sonde Cassini (lancée en 2004) qui s'est effectué à une altitude de 49 kilomètres au pôle SUD, le 28 octobre 2015, à travers les panaches de vapeur d'eau et de particules de glaces, ce qui pourrait être l'indice de la présence d'une vie extraterrestre dans le Système Solaire. C’est l’instrument Ion and Neutral Mass Spectrometer (INMS) embarqué qui a fait l’analyse de la composition, celui-ci était originellement destiné à étudier les couches supérieures de l’atmosphère de Titan.

Encelade a encore bien des secrets à nous révéler
Pôle Sud d'Encelade, 2015 - © NASA/JPL

Il faut savoir que seul l'équivalent du volume d'une petite goutte d'eau a été collectée par Cassini. Les scientifiques estiment malgré tout que ces quelques molécules captées pourraient provenir de réactions hydrothermales entre la roche chaude et l'eau au-dessous de la croûte de glace du satellite. Encelade a encore bien des secrets à nous révéler !

Les dernières publications scientifiques décrivent la présence d'eau en abondance dans notre système solaire et suggèrent que la présence d'un océan sous la surface d’Encelade qui contiendrait une large gamme des éléments chimiques CHON essentiels à la vie, (l'eau : H₂O, N : azote, CO₂ : dioxyde de carbone, CH₄ : méthane, etc ...). Tout comme que les mesures faits par les télescopes comme Hubble.  La raie rouge à gauche du spectrogramme montre bien la présence de l'eau en quantité ! Les geysers (en bleu) au pôle sud de la lune et leurs panaches dans l'espace proche sont très bien visible aussi. Ce ne sont plus des indices mais des preuves désormais.

Cela laisse vraiment peu de doute que cette lune pourrait très bien, selon certains chercheurs, avoir des organismes microbiens, et même de petits animaux dans ses profondeurs.

Imaginez le changement pour toute l'humanité.

Crédits : NASA-GSFC/SVS, Hubble Space Telescope, Stefanie Milam, Geronimo Villanueva

Cela laisse vraiment peu de doute au fait que cette lune pourrait très bien selon certains chercheurs avoir des organismes microbiens, et même de petits animaux. Imaginez le choc.

Geysers Terrestres sur un plancher océanique profond à 3 000 mètres, abritant tout un écosystème extrémophile, basé sur des réactions chimiques d'oxydation et de chaleur (jusqu'à 350° C), et de l'énergie fournie comme par exemple avec du formiate (HCOO-) et de l'eau qui réagissent pour former du bicarbonate et de l'hydrogène.

Les geysers sur plancher océanique forment le cœur d'écosystèmes extrêmement riche de vie. Ils ont été découverts au printemps 1977 à 2 600 mètres de profondeur, à l'intersection de plaques tectoniques.

Dans les sources hydrothermales terrestres, les micro-organismes se nourrissent principalement de méthane. La chose est-elle possible sur Encelade ? C'est plausible. Dans un article publié le mois dernier dans le magazine Geophysical Research Letters, une équipe de l'Université du Texas à San Antonio avait montré la présence de gaz organiques, comme le méthane, (présence aussi de H₂, H₂O, NH₃, CO, CO₂, N₂, HCN, H₂S, etc ...) dans l'atmosphère de la lune de Saturne. Et ce méthane aurait lui aussi pour origine les couches géologiques situées sous la glace d'Encelade. Une couche géologique propice à la Vie. Une équipe de la NASA a aussi publié un communiqué intéressant sur ces geysers : news.jpl.nasa .gov/Spacecraft Data Suggest Saturn Moon's Ocean May Harbor Hydrothermal Activity.

Tous les ingrédients semblent donc s'additionner pour qu'une vie ait pu y apparaître et s'y maintenir comme le démontre le graphique d'évolution des populations de gaz identifiées sur cette lune afin de comparer des concentrations entre Océan Terre/Océan Encelade obtenu par des chercheurs du Texas, (Mars 2015).

Océan actif Encelade

[cit : Nous (Texans) avons d'abord utilisé un mélange de substances volatiles directement après les mesures INMS (Ion and Neutral Mass Spectrometer, instrument de pointe embarqué sur Cassini) des panaches (droite du tableau). La proportion d'espèces de gaz dans le mélange ne nous permet pas de déduire l'exacte structure du clathrate (Nda : Bloc d'hydrate de gaz, c'est-à-dire un composé d'origine organique à base de méthane, avec l'apparence et la consistance de la glace. Ce sont des molécules de gaz entourées par un réseau de molécules d'eau disposées en cage, stables dans certaines conditions de température et de pression.) (Structure I ou Structure II) qui pourrait se former dans l'océan. Bien que le CO et le CO2 soient tous deux connus pour former une Structure I de clathrate, (Nda : type courant de bloc d'hydrate de gaz) [Sloan et Koh, 2008], N2 est enclin à former des structures Structure II. De plus, l'ambiguïté des mesures effectuées entre CO et N2 signifie que le mélange pourrait être aussi dominé par les espèces gazeuses formant une Structure I ou Structure II. Nous montrons donc et discutons les résultats de l'étude (EN, abstract + pdf) pour les deux cas.]

Sur TERRE, ces composés de méthane existent et sont bien connus, appelés familièrement « glace qui brûle » ou « glace de méthane », ces composés glacés sont inflammables dès qu'ils fondent comme en présence d'oxygène ou d'un oxydant. À l'échelle moléculaire, un clathrate de méthane est en effet constitué d'une fine « cage » de glace dans laquelle est piégé du méthane a priori issu de la décomposition de matière organique relativement récente (par rapport à celle qui a engendré le pétrole et le gaz naturel) et effectuée par des microorganismes anaérobies et méthanogènes.

De facto, avec un océan actif chimiquement, qui posséderait une quantité d’eau comparable à celle du lac Supérieur, au Canada, et malgré la petite taille d'Encelade avec ses 500 km, en fait un milieu vraiment fascinant à explorer.

Des études récentes suggèrent que l’océan qui glisse sous la coquille glacée de la lune Encelade de Saturne, vue ici dans une photo par le vaisseau spatial Cassini de la NASA, peut être un environnement potentiellement habitable.

 Mosaïque de 21 images en fausses couleurs qui montre l'incroyable complexité et la variété des régions de Encelade.
Cassini survole Encelade : Premières images (14.03.08)
 Crédits NASA / JPL / Space Science Institute

Récemment, la plus grande lune de Jupiter, Ganymède (voir article : Ganymède, un océan de vie ?), 5268 km de diamètre soit 10 fois plus qu'Encelade, a aussi été répertoriée comme possédant un océan sous sa surface, ce qui la placerait au même niveau physico-chimique qu’Europe et Titan. Tout comme Europe, l'océan de Ganymède aurait une profondeur d’environ 100 km. Des indices suggérant l'existence d'un océan immense sous la surface avaient été détectés en 2002 par la sonde Galileo de la NASA, mais les données n’était pas vraiment concluante à l'époque dues à la qualité des instruments embarqués, notoirement sous-dimensionnés pour la mission et pas assez précis pour la quête d'eau ou de vie.

Certaines des candidates ayant de l'eau ou de l'oxygène pour la partie biologique ne passent pas positivement la formulation Ĕ, comme la présence virtuelle de certains ingrédients de la vie pour la partie géologico-physico-chimique et, de fait n'abriteraient pas la vie.



Ainsi sur Terre, par ce processus de geysers, de l'énergie est fournie en quantité aux écosystèmes retrouvés près des sources hydrothermales. En est-il de même avec Encelade selon le modèle admis ci-dessous ?

Modèle geyser Encelade
Geyser sur Encelade - Aux origines de la vie - (fr.slideshare.net)

Par contre, il est confirmé que de l'eau en grande quantité existe sur Encelade tant selon les observations que les calculs physiques standards tel que le montre le graphique de référence des scientifiques sur les diverses formes d'H₂O, ci-dessous :

Diagramme récapitulatif des états d'H₂O connus (selon la température et la pression).
Wikipedia-olivier-descout-cc-by-sa-30 - (par CMG Lee)

Toutefois, le projet d'envoyer une sonde vers Encelade et d'en ramener des échantillons divers, s'il venait à être validé, coûtera environ 700 millions de dollars et prendra du temps : il faudra 15 à 25 années de mission, le trajet vers Encelade prenant à lui seul entre 5 à 8 années selon le trajet sélectionné et la fenêtre de tir. Donc pour au mieux, 2030/2035 pour y aller et 2040/2045 pour le retour des échantillons .... Encelade est à 1,272 milliard km en moyenne de la Terre. Il faut 1 h 30 pour faire une transmission Terre - Encelade et donc 3 heures pour avoir un échange entre une sonde locale et la Terre.

En bleu les orbites de Cassini depuis 2010. En orange les 22 dernières orbites de la sonde.
© NASA/JPL-Caltech -

De son côté l'Agence Spatiale Européenne (ESA) va envoyer une sonde dédiée pour étudier les lunes de Jupiter en 2022, le Jupiter Icy Moon Explorer (JIME) qui devrai arriver sur place en 2030. Cette mission va surtout aller recueillir des données sur Ganymède (voir Article : Ganymède, un océan de vie ?), Europe et Callisto, avec pour but avoué la recherche d’indices pouvant démontrer si il y a ou non des organismes extraterrestres qui pourraient prospérer dans ces milieux respectifs. La sonde devrait rejoindre l'orbite de Ganymède autour de 2033. Les agences spatiales mondiales ne misent pas sur Encelade à ce jour et d'ailleurs aucune mission à sa destination n'y est à l'ordre du jour excepté des projets sans calendriers précis au sein de la NASA.

Sonde vers Jupiter
Jupiter Icy Moon Explorer ou vaisseau Prometheus 1 - PD-USGov-NASA

Découvrir des organismes vivants hors de la Terre serait un des événements scientifiques parmi les plus extraordinaire dans l'histoire de l'humanité. Jusqu'à présent, les exobiologistes ont par définition assurés que les conditions terrestres sont les plus susceptibles de réunir les conditions de la vie mais cela semble limitatif avec l'avancée de certaines recherches iconoclastes contre une certaine orthodoxie scientifique, conceptuelle et sociétale. Ce point de vue pourrait bientôt être entièrement revu et évolué vers une attitude plus flexible pour nos futures recherches extraterrestres. Plus important encore, la signification philosophique comme politique d'une telle découverte serait incommensurable. Plusieurs religions, la politique, et les théories sur le sens de la vie sont largement basées sur l'hypothèse probablement injustifiée que nous sommes "seuls" dans ce si vaste univers. La découverte d’organismes vivants étrangers, même dotés de peu d'intelligence, au cœur même de notre propre système solaire modifierait radicalement les structures fondamentales des philosophies et des croyances admises et se confronterait directement aux enseignements de notre histoire planétaire et un défi faisant face brutalement aux plus grandes religions du monde entier. Enfin, rien n'est fait, bien au contraire, pour se préparer au choc à venir de la découverte inéluctable de nombreuses formes de vies extraterrestres.

Selon l'auteur, la formulation propositionnelle Ĕ appliquée ainsi sur divers corps célestes au sein même de notre Système Solaire est un outil puissant qui va réaliser à terme une contribution à la recherche de vie hors de la TERRE assez utile et sa logique agira vite comme un moyen de surmonter des difficultés majeures par rapport à des changements de paradigmes principalement par sa justification mathématique au même titre que des formules courantes et usités depuis longtemps.

In fine, les mathématiques souvent préexistantes à un sujet de recherche scientifique corroborent toujours les observations qu'elles précédent souvent en les prédisants et ont toujours raison ! Si. Si.Ainsi, le mathématicien et géomètre grec Ménechme (-380 - -320) s’est mis à étudier les ellipses comme simple exercice mathématique et sans que les ellipses aient le moindre lien avec le monde réel de son époque. Du moins, à ce qu’il semblait. Or, deux millénaires plus tard, Kepler et Newton ont utilisé les mathématiques des ellipses pour montrer comment les planètes tournent autour du Soleil ! Voilà !

Enfin, trois survols d'Encelade par Cassini étaient programmés. Le prochain était prévu le 28 octobre 2017, exactement 2 ans après le formidable survol effectué par la sonde mais hélas la sonde a été "crashée" sur Saturne le 15 sept 2017. A suivre !

DOT.


Sources : Google, Wikipédia, La Recherche, Pour la Science, arXiv.org, © NASA/JPL.

Dernière mise à jour : 25 Octobre 2017


Je ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et je n'ai à déclarer aucune affiliation, ni à une organisation gouvernementale ou non, ni à une quelconque entité tutrice.

Sur l'auteur, formations : Microbiologie, Biochimie, Administrateur Réseaux et Systèmes (certifié Microsoft Associates), astronome amateur membre du réseau TESS, correspondant bénévole des Programmes EXOFOP, Caltech/IPAC-NExScI.

L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données publiées dans cet article.

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